BECASSINE
J'aime bien Bécassine; gaffeuse mais si attachante, car pleine de bonne volonté et quasi infatigable. Je l'aime bien même si, dans le contexte de l'entre-deux guerres, on peut comprendre que les bretons n'aient guère appréciés de se voir ridiculiser ainsi, à travers ce personnage, par une certaine élite parisienne...
Tout le monde la connait, la lue, mais peu sans doute connaissent son origine:
Ce personnage est né par hasard, le 2 Février 1905.
Jacqueline Rivière, rédactrice de la "semaine de Suzette", avait une page blanche à combler. L'idée lui vint de raconter sous forme illustrée une bévue de sa bonne, bretonne. Elle demanda à Joseph Pinchon de l'illustrer. Bécassine était officiellement née!
L'histoire amusante eu un tel succès que cet exercice de "bande dessinée" fut répété à plusieurs reprises; mais ce n'est toutefois qu'à partir de 1913 que Bécassine eu droit à un nom de baptême, Annaïck Labornez, et devint l'héroïne d'histoires suivies, toujours dessinées par Pinchon.
Entretemps, J.Rivière avait laissé la place à celui qui serait le père adoptif de Bécassine, Caumery, de son vrai nom Maurice Languereau, dont la maison d'édition éditait aussi la "semaine de Suzette", et qui souhaitait développer ce personnage.
A la mort de Caumery, en 1941, d'autres auteurs prennent anonymement le relais d'albums dus au crayon de Pinchon, jusqu'en 1953, date de la mort du dessinateur. D'autres albums lui succèderont cependant...
La naissance de Bécassine correspond à celle de la BD moderne, transition entre les histoires illustrées et la BD "à bulles", développée par l'ecole belge.
Ce dessin rond, vif et coloré inspira la ligne graphique dite"ligne claire", dont 25 ans plus tard, Tintin sera le plus bel exemple...
De nos jours, Bécassine n'a rien perdu de sa jeunesse...et elle est un peu le "modèle"(!) de la FAF que je suis: toujours en activité, toujours partante pour sa Loulotte, des idées pleins la tête, même si j'espère les concrétiser avec un peu plus de "reflexion" qu'elle !!
Et même les amatrices de travaux d'aiguilles, telles que moi, y trouvent leurs compte!